Remerciements

 

L'auteur tient à remercier chaleureusement. Monsieur Jean-Loup Chérel, Président-Directeur Général d'ASSiMiL, et sa Commission éditoriale de lui avoir confié l'élaboration de L'Alsacien sans peine. Il leur en est d'autant plus reconnaissant que cet honneur lui avait été refusé une première fois, il y a de cela plus de vingt ans, faute d'un public intéressé suffisamment nombreux.

 

Il remercie également le personnel d'ASSiMiL, dont les conseils éclairés et le soutien constant lui ont été précieux : notamment Mesdames Julia Alvarez, responsable de la direction littéraire, Marie Cousin, son adjointe, et Sophie Alvacete, pour la composition, ainsi que Monsieur Alain Blanquet, directeur technique, pour la délicate organisation des enregistrements sonores,

 

Ceux-ci ont pu être réalisés grâce au remarquable concours de quatre comédiens de théâtre alsacien, Huguette et Albert Durr, Évelyne Schmitt-Fogliato et André Niessle.

 

Tout au long de l'ouvrage, les charmants petits dessins de J.-L. Goussé ne manqueront point de vous faire sourire et, par là, de vous détendre. Il faut savoir que les scenarii en ont été imaginés par Jean-Loup Chérel en personne pour les uns, par Julia Alvarez pour les autres : vous saurez certainement en goûter l'humour de bon aloi.

 

Les spécialistes savent qu'il n'existe encore que peu d'études substantielles sur le fonctionnement grammatical de l'alémanique d'Alsace. Ce que l'auteur en connaît et en expose dans le présent ouvrage, il le doit à trente années de recherches personnelles. Et, à ce sujet, il ne soulignera jamais assez à quel point lui ont été précieuses, d'une part, les discussions non seulement avec ses collègues universitaires, mais aussi avec ses étudiants futurs professeurs, à qui il a enseigné la linguistique, la dialectologie et la didactique des langues pendant vingt-cinq ans, et, d'autre part, les questions des centaines de francophones adultes qui, deux décennies durant, ont fréquenté son enseignement pratique du dialecte alsacien.

 

Merci à toutes et à tous.

 

                                  Jean-Jacques Brunner

 

 

 

 

INTRODUCTION

 

Soyez les bienvenus à bord de L'Alsacien sans peine. Nous vous félicitons de votre choix. Car vous avez entre vos mains la première véritable méthode d'apprentissage de l'alsacien, que ce soit pour l'étudier tout(e) seul(e) ou en groupe. En effet, les très rares ouvrages existants présentent certes du vocabulaire et des expressions toutes faites voire des phrases usuelles, mais aucun ne vous explique vraiment comment tout cela fonctionne pour vous permettre de vous en servir - à votre tour - avec un maximum d'efficacité.

 

L'Alsacien sans peine, lui, vous prendra par la main et, tel le plus patient des professeurs, vous amènera - pas à pas et à votre rythme à vous - à comprendre ce qui se dira autour de vous, mais également à former des phrases à vous, dont vous vous servirez aussitôt pour vous exprimer clairement.

 

Pour cela, l'auteur - un de nos rares chercheurs spécialistes de l'alsacien et qu'il a lui-même enseigné pendant vingt ans - à mise au point une progression grammaticale rigoureuse, afin que les obstacles puissent être franchis un à un sans difficulté.

 

Quant au vocabulaire, il l'a essentiellement choisi concret, tenant compte du fait que l'alsacien s'emploie majoritairement dans des situations de la vie quotidienne, en famille, au travail, dans la rue, dans les magasins, au marché, etc. Mais, à partir de ces connaissances vous pourrez aisément élargir votre champ de vision et accéder aux sphères les plus élevées, par exemple en lisant nos grands poètes d'expression dialectale.

 

N'hésitez plus, plongez-vous dans l'étude de L'Alsacien sans peine. Vous y découvrirez de passionnantes connaissances non seulement sur la langue elle-même, mais également sur l’Alsace, ses hauts-lieux, sa gastronomie, ses us et ses coutumes. Nous vous souhaitons de savourer pleinement l'intense plaisir que ne manqueront pas de vous procurer, au fil des jours, toutes ces découvertes.

 

 

 

 

C’est quoi, l’alsacien ?

 

C'est d'abord la langue parlée par les habitants de l'Alsace pendant quinze siècles. Elle est proche de l’allemand, du néerlandais et même de l'anglais. Car il n'existe aucune différence de nature entre un dialecte et une langue nationale. Les deux fonctionnent salon le même principe : des sons, en nombre très limité, assemblés en mots, eux-mêmes réunis en phrases. Une langue nationale est parfois l'un des dialectes imposés à tout le pays : c'est le cas du français. Pour d'autres, la langue officielle est née d'une synthèse des dialectes préexistants : c'est le cas de l’allemand.

 

Si l'on excepte les quelques cantons situés au-delà de la forêt de Haguenau et du col de Saverne, l'immense majorité de l'Alsace parle alémanique. Tout comme les habitants de Bade, de Souabe, de Suisse, du Liechtenstein et même de l'Autriche la plus occidentale.

 

À la différence des langues nationales - qui ont été uniformisées pour pouvoir être enseignées à l'école -, les dialectes ont conservé intacte leur variété. À mesure que l'on s'éloigne d'un lieu donné, tel détail change, puis tel autre, surtout en matière de prononciation, plus rarement de vocabulaire.

 

Mais les gens se comprennent assez facilement jusqu'à deux cents kilomètres à la ronde. Loin d'être un handicap, cette variété est une richesse, puisqu'elle permet non seulement de situer instantanément son interlocuteur, mais aussi de goûter à de nombreuses expressions originales plus savoureuses les unes que les autres.

 

Bien plus, quiconque entend l'alémanique comprend l’allemand pratiquement sans l'avoir appris. C'est dire qu'il a également une sérieuse longueur d'avance pour apprendre à s'exprimer dans la langue de nos voisins européens. Et il en va de même pour l'anglais - autres langues germanique -, même si c'est dans une mesure légèrement moindre.

 

La variante d’alsacien choisie pour cette méthode - celle de l'auteur – est haut-rhinoise. Mais tout au long de l'ouvrage, vous trouverez de nombreuses indications sur les différences d’avec le Bas-Rhin d'une part, l'extrême sud du Sundgau d'autre part.

 

Et si vous voulez absolument entendre du bas-rhinois, il vous suffira d'écouter les émissions dialectales à la télévision régionale : le bas-rhinois - dont notamment le très particulier strasbourgeois - y règne en maître absolu.

 

 

L’Alsacien sans peine, mode d’emploi

 

Comme son nom l’indique, toute méthode ASSiMiL se fonde sur la capacité d’acquérir des notions et savoir-faire de manière intuitive par une simple pratique naturelle, progressive et régulière, qui, petit à petit, conduit à l’assimilation du domaine étudié. C’est exactement la démarche que nous vous proposons ici. Jour après jour, vous progresserez sans forcer ni peiner et, au bout de quelques jours déjà, de quelques semaines sur tout, vous serez tout étonné(e) du chemin parcouru.

 

Le secret d'une telle réussite président pour partir dans une succession de textes – dialogues, descriptions et récits - largement inspirés de la vie de tous les jours est conçus pour vous familiariser avec des structures simples et un vocabulaire concret à usage quotidien. Cette apparente simplicité cache en réalité une progression savamment mise au point, où les notions nouvelles sont rigoureusement ordonnées en fonction de leur urgence et introduites au compte-gouttes pour vous ménager le temps de les absorber sans difficultés. Des notes explicatives sont à votre disposition pour vous permettre de satisfaire votre curiosité. Elles se veulent simples, claires et pratiques et, pour cela, font surtout appel à votre bon sens - aussi appelé sens logique - ainsi que des exemples concrets, qui en disent souvent plus long que d'interminables développements. Enfin, chaque leçon comporte des exercices, qui vous permettront de mettre en œuvre les connaissances récemment acquises et, du même coup, d’en consolider l'assimilation.

 

Mais l'outil ne vaut rien si l'on ne s'en sert pas ou que l'on s'en sert mal. Aussi vous appartient-il d'en faire le meilleur usage possible en suivant scrupuleusement nos conseils inspirés par une longue pratique des méthodes ASSiMiL d'apprentissage des langues. Le maître mot est la régularité. Il n'est pas nécessaire d’y consacrer beaucoup de temps. Une demi-heure par jour suffit, à condition que ce soit tous les jours sans exception aucune. Pour cela, le meilleur moyen est encore d'instaurer un point fixe, un moment dans la journée où L'Alsacien sans peine sera votre priorité. Autant que possible, choisissez l'heure où vous risquez le moins d'être dérangé(e). Quelle que soit votre motivation - familiale, professionnelle, culturelle, sentimentale ou autre -, dites-vous bien que seule la régularité vous conduira au succès. D'ailleurs, vous ne tarderez pas à en récolter les premiers fruits avec une joie qui vous encouragera à persévérer.

 

 

1. La première vague

Contrairement à une idée reçue, cette phase dite “passive” ne l’est pas vraiment : elle requiert toute votre attention : or être attentif, c'est déjà agir. Procédez comme suit :

-          Écoutez attentivement le dialogue, ouvrez lui toutes grandes vos oreilles afin qu’il y pénètre tout entier, avec ses mots, certes, mais aussi avec ses variations d'intensité et ses intonations, en un mot, avec sa musique. Écoutez et laissez-vous bercer. Ce n’est évidemment possible que si quelqu'un vous le lit ou si vous possédez les enregistrements, ce que nous ne saurions trop vous recommander, car c’est un gage d’efficacité.

-          Lisez le texte, lentement, phrase par phrase, en vous aidant de la transcription pour bien prononcer et de la traduction pour bien comprendre. Cette traduction n’a aucune prétention littéraire : elle n'a d'autre ambition que de bien vous faire comprendre le texte alsacien. Pour cela, nous indiquons souvent le mot à mot entre parenthèses. Cependant, pour que le texte français soit correct et, surtout, compréhensible, nous avons ajouté entre crochets des mots que le texte alsacien ne contient pas, mails qui n’en modifient pas le sens. Lisez aussi très attentivement les notes — de véritables leçons particulières — qui doivent vous aider à comprendre encore mieux et même à retenir. Si en dépit du soin que nous avons apporté à les rendre aussi claires que possible, l’une ou l’autre d'entre elles devait ne pas vous paraître limpide, relisez-la et, au besoin, revenez-y plus tard.

-          Répétez les phrases, immédiatement après les avoir entendues et / ou lues. Faites-le à voix haute et intelligible. Imitez bien la prononciation, l’accentuation et l'intonation. En un mot : chantez-les telles que vous venez de les entendre. Et comme vous savez déjà ce qu'elles veulent dire, ne vous contentez pas de faire travailler votre bouche, ajoutez-y votre corps, tout votre corps : levez-vous, faites les gestes, prenez les attitudes que le sens vous suggère, jouez la comédie, vivez le texte enfin ! Ainsi, il pénètrera en vous de partout. Vous pourrez même, au bout d'un moment et en jouant du potentiomètre, tenir tel rôle, puis l’autre, en donnant la réplique à la machine, de bout en bout. Ce sera non seulement plus vivant, plus amusant, mais aussi plus efficace. Et qui sait ? Vous vous découvrirez peut-être une vocation de comédien(ne).

-          Faites les exercices, qui sont là pour vous permettre de consolider vos acquis.

-          Toutes les sept leçons vous attend une leçon de révision. Vous devez évidemment l’étudier comme les autres en répétant les exemples à haute voix. Légèrement plus théoriques, elles vous permettront de faire le point en vous expliquant des faits de langue plus délicats récemment rencontrés et en les illustrant d'exemples nouveaux. Souvent, elles vous permettront aussi de mieux mémoriser un certain nombre d'expressions entendues au cours des leçons et qui vous seront très utiles lors de conversations en dialecte. Ce sont en effet des façons de parler qui reviennent sans cesse. Elles contribueront pour beaucoup à vous donner l'assurance nécessaire pour oser vous exprimer en alsacien, au grand étonnement de votre entourage, dont vous ne manquerez pas de faire rapidement l'admiration.

 

 

2. La deuxième vague

À la fin de la cinquantième leçon, il vous sera demandé de reprendre la toute première leçon. Vous aurez à traduire le texte et l'exercice du français en alsacien. Aujourd'hui, cela vous semble sans doute être une mission impossible, Mais, le moment venu, vous aurez la surprise de trouver la chose enfantine. C'est cela, le miracle d'ASSiMil, mas dont le mérite vous reviendra évidemment en majeure partie. Gageons que votre joie sera grande. Ainsi, après chaque nouvelle leçon, vous en referez une ancienne, dans l'ordre initial. Et vous continuerez de même lorsque vous aurez atteint la soixante-dix-neuvième et dernière leçon.

 

 

3. Les enregistrements

Nous l’avons déjà indiqué : la méthode ASSIMiL peut être étudiée à l’aide du seul manuel que vous avez entre vos mains. Mais il faut savoir qu'il existe un enregistrement de tous les textes et exercices oraux réalisé avec le concours de quatre comédiens confirmés et talentueux de théâtre alsacien, deux dames et deux messieurs. Cet outil moderne apporte aux apprenants un supplément de confort significatif. Et c'est d'autant plus vrai qu'il est parfaitement possible de s'imprégner du seul son, tandis que l’on vaque à quelque occupation manuelle — du bricolage au jardinage en passant par les tâches culinaires et ménagères — ou tout simplement durant des trajets, par exemple lorsque l'on voyage seul au volant, Mais attention, ce ne doit en aucun cas être le prétexte de ne pas faire sa leçon quotidienne !

 

Pour vous faciliter la tâche, l'enregistrement des six premières leçons vous est d'abord présenté de façon éclatée, c'est-à-dire, phrase par phrase avec, entre elles, un intervalle suffisant pour vous permettre de répéter tout de suite chacune d'elles. Ce sera, pour vous, l’occasion d'entrer immédiatement en action. Puis le dialogue sera repris sans interruption et vous l’en comprendrez d'autant rieux. L'exercice oral qui suivra ménagera de nouveau des silences entre les phrases. L'enregistrement à été réalisé avec le plus grand soin, mais aussi de manière vivante, naturelle et spontanée. Vous remarquerez, ici et là, l'une ou l'autre très légère variation par rapport au texte que vous aurez sous les yeux (un “i” ou un “t” de fin de mot peu audible, un “n” de liaison euphonique entre deux voyelles appartenant à deux mots qui se suivent, etc.). Sachez que ce ne sont pas là des erreurs, mais des variantes parfaitement naturelles surtout de la part de locuteurs emportés par leur enthousiasme.

 

 

 

L’écriture et la prononciation

 

Un dialecte est une forme d’expression essentiellement orale. Seules l’écrivent les poètes et les auteurs dramatiques. Il n’est guère enseigné à l’école, si bien que nulle administration n’a éprouvé le besoin d’en codifier l’écriture sous forme d’une « orthographe » officielle. Du reste, la diversité même de l’alémanique d’un bout à l’autre de l’Alsace rendrait malaisée une telle entreprise. D’aucuns proposent de tout écrire en strasbourgeois, mais la capitale de l’Alsace a subi – au cours de sa prestigieuse histoire – tant d’influences venues d’Outre-Rhin que même les habitants de la campagne environnante – le Kochersberg – ne s’y retrouveraient plus.

 

La majorité des auteurs s’efforcent de telle manière que des lecteurs sachant l’allemand reconnaissent aisément les mots. Ce faisant, ils modifient ici une voyelle, là une consonne de manière à ce que le résultat soit aussi fidèle que possible à la réalité dialectale. Leur choix se fonde sur le fait bien connu qu’un lecteur expérimenté ne déchiffre pas les mots lettre par lettre, mais les reconnaît globalement comme autant de visages. Mais, encore une fois, les écrivains s'adressent à des personnes connaissant déjà le dialecte, donc forcément - au moins un peu – l’allemand.

 

Ce n'est pas le pas de L'Alsacien son peine, qui doit pouvoir être utilisé par des personnes n'ayant pas la moindre connaissance du dialecte ni de l’allemand. Dès lors, notre principal souci est de leur faciliter l'accès à une prononciation aussi adéquate que possible. Mais dans le même temps, nous n'oublions pas qu'ils souhaiteront sans doute, un jour, pouvoir lire les auteurs dialectaux. De cette double préoccupation apparemment inconciliable découlent nos choix que voici :

 

-          Nous gardons - autant que faire se peut - les consonnes de l’allemand : ce sera essentiel pour vous rendre reconnaissables les “visages” des mots, mais ne trahira guère la prononciation, si l'on excepte les couples b/p, d/t et g/k (voir leçon 7, page 23).

 

-          Nous conservons également les voyelles “e” nombreuses à la fin des mots, alors que - dans le sud de la région - elle correspond de plutôt à un “a” très bref ; mais nous voulons ainsi rendre compte de la prononciation bas-rhinoise, proche du “e” français dit “muet”, un léger “‘œ” très bref.

 

-          En revanche, les voyelles accentuées - souvent celle de la première syllabe -, nous les notons avec le plus grand réalisme, n'hésitons pas à emprunter au français les accents qui facilitent tant la distinction entre “é” et “è” ; ainsi nous employons parfois « é » là où l’allemand met “i” - mais prononce “é” - et “è” là où l’on pourrait s’attendre à “ä”. De même, nous n'hésitons pas à mettre “à” — le “a” à la française - à la place de certains “e”, là où la prononciation l'exige.

 

Cela nous amène à évoquer les deux sons alsaciens respectivement représentés par “a” et “à”. Nous partons du constat que le “a” naturel de l'alsacien - le plus courant - se prononce comme dans les mots anglais “what”- où il est bref – et “all” - où il est long. Il est donc logique de le marquer “a”, même s’il ne se prononce pas comme “a” français. L'autre, celui qui se prononce comme en français, est nettement moins fréquent et se rencontre surtout dans des formes dites dérivées — pluriel des noms, comparatif des adjectifs et adverbes, diminutifs et autres. Voilà pourquoi nous l’affectons d’un accent grave : “à” (voir leçon 7, page 22). Notre choix a le mérite de n'être point arbitraire.

 

(Remarque : c’était un choix pertinent en 2001, à la parution de L’ALSACIEN SANS PEINE. Mais c’était différent dix ans plus tard, quand la méthode ORTHAL avait été créée dans le but de devenir un standard d’écriture de l’alsacien.)

 

 

Profitons-en pour préciser que les voyelles de l'alsacien peuvent être brèves ou longues, bien plus longues que ne peuvent l'être les voyelles françaises. La transcription nous permet parfois — mais pas toujours - de couvrir ces longues d’un accent circonflexe. Ne craignez surtout pas de forcer sur la longueur.

 

En alsacien, quand deux voyelles se suivent pour former une diphtongue, la première est fortement accentuée tandis que la seconde est tout juste perceptible.

 

Il faut encore savoir que “h” devant une voyelle correspond à un véritable souffle venant du fond de la gorge. Vous pourrez vous y entraîner devant une bougie allumée en riant aux éclats “ha ha ha !” ou “hi hi hi ! au choix : la flamme doit vaciller. Dans les transcriptions, nous soulignons ces “h” pour bien vous les signaler (voir leçon 1, note 2, page 1).

 

Tandis que le son “ch” du français est représenté par “sch”, “ch” alsacien correspond à un son que le français ne possède pas : un bref raclement de gorge. Il est surtout très fréquent en haut-rhinois (voir leçon 4, note 3, pages 13 et suivante).

 

Pour le reste, la transcription à la française chère à ASSiMIL vous aidera tout au long de l'ouvrage. Les seuls signes qu'il vous faudra apprendre à identifier sont :

å mis pour ce que nous appelons ci-dessus le “a” naturel de l'alsacien et

cH mis pour “ch”, le fameux raclement de gorge.

 

L'ensemble -ng représente un seul son, celui de “jogging”. On ne doit pas entendre de “g” à la fin ! Pour y arriver, commencez comme pour prononcer un “g”, Mais en laissant échapper l'air par les narines, comme pour “m” ou “n”. Les rares fois où il faudra ajouter “-g”, ce sera indiqué dans la transcription : mangmol, -ng-g-môl (parfois).

 

Que ce soit dans le texte ou dans la transcription, nous mettons la partie accentuée des mots en caractères gras. Ce signe correspond soit à l'accentuation d'un mot de plusieurs syllabes (accent de mot) soit à la mise en évidence d'un mot dans la phrase (accent de phrase).

Transcription et caractères gras doivent surtout vous guider si vous souhaitez utiliser uniquement le livre, ce qui est possible. Bien entendu, vous pouvez aussi vous faire aider par une personne maîtrisant l’alsacien, à condition de choisir quelqu'un de patient, qui ne se moque pas et qui ne vous décourage pas en se moquant, même amicalement. Mais n'oubliez pas qu'ASSiMiL a pris soin de faire enregistrer l'ensemble des textes et exercices oraux. Ainsi, vous pouvez disposer à tout moment de répétiteurs taillables et corvéables à merci.